'Out of the cradle, endlessly rocking...'

Tuesday, March 10, 2015

a translation...

My Two Daughters (Mes deux filles), Victor Hugo



As the fine evening falls in the cool twilight,
one like a swan and the other like a dove,
beautiful, and both happy - o sweetness!
See, the big sister and the little sister 
sit at the garden’s threshold, and above them
a clutch of white carnations with long frail stems,
stirred in a marble urn by the wind,
leans, immobile and living, to look at them,
and flutters in the dark, at the lip of the vase,
like a flight of butterflies caught in ecstasy.


The original:

Dans le frais clair-obscur du soir charmant qui tombe,
L'une pareille au cygne et l'autre à la colombe,
Belle, et toutes deux joyeuses, ô douceur !
Voyez, la grande soeur et la petite soeur
Sont assises au seuil du jardin, et sur elles
Un bouquet d'oeillets blancs aux longues tiges frêles,
Dans une urne de marbre agité par le vent,
Se penche, et les regarde, immobile et vivant,
Et frissonne dans l'ombre, et semble, au bord du vase,

Un vol de papillons arrêté dans l'extase.

Sunday, March 8, 2015

a translation...

Tomorrow, at daybreak... (Demain, dès aube...), Victor Hugo



Tomorrow, at daybreak, when the land whitens,
I will depart. You see, I know you await me.
I will go by the forest, I will go by the mountain.
I can remain far from you no longer.

I will walk with eyes fixed on my thoughts,
seeing nothing outside, hearing no sound,
alone, unknown, back bent, and hands crossed,
sad, and the day for me will be as night.

I will not regard the golden dusk that falls,
nor the far sails going down to Harfleur,
and when I arrive, I will place on your tomb
a bouquet of green holly and heather in flower. 


The original:

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.